Explorez l'histoire de la bière

Déjà en Nouvelle-France, il est possible de retrouver quelques brasseurs et quelques tentatives de faire fonctionner des brasseries sous forme de petites entreprises sont documentées. On boit de la bière à défaut d’avoir accès à du rhum ou à du vin. En 1668, Jean Talon est le premier à créer une entreprise brassicole à vocation commerciale, située sur l’actuel site de l’Îlot des Palais en Basse-Ville de Québec. Son objectif était de diminuer la dépendance de la colonie envers les importations européennes. L’établissement ne suscitera pas l’engouement espéré par Talon et elle devra fermer ses portes après moins de 10 ans d’existence.

Dès la fin du 18ᵉ siècle, plusieurs brasseries sont mises sur pied dans les trois principales villes du Bas-Canada - Québec, Trois-Rivière et Montréal.
La plus connue de ces entreprises et celle qui résistera au passage du temps, c’est, bien sûr, la Brasserie Molson. L’apport de John Molson à la production et à la commercialisation de la bière est majeur. Nous lui devons l’introduction des premières bouteilles de verre en 1844 et les débuts de commerce de détail direct.
Au cours de la seconde moitié du 19ᵉ siècle, avec l’industrialisation, la bière devient une véritable boisson de consommation de masse, fabriquée et emballée en usine. Au cours de cette période, plusieurs brasseries voient le jour (Sleeman, La Boswell, Mcaleans, Labatt’s).

À partir de la fin du 19ᵉ siècle, des mouvements de tempérance, visant à limiter la vente et la consommation d’alcool, voir à l’interdire complètement, ont commencé à se reprendre aux États-Unis et au Canada. En 1919, le gouvernement québécois, dirigé par Lomer Gouin, prohibe toutes les boissons alcoolisées dans la province de Québec. Toutefois, cette même année, le Québec a voté majoritairement par référendum afin d’exclure la bière, le vin léger et le cidre de cette loi, faisant en sorte que les boissons contenant moins de 2,5% alc./vol ont pu continuer à être consommées.

Cette loi sera en vigueur seulement deux ans puisqu’en 1921, la Commission des liqueurs, un monopole d’État sur l’importation et la distribution d’alcool, est créée. Cette commission aura également le pouvoir de distribuer les permis aux tavernes. L’objectif de l’État est clair, il veut réduire l’accès aux spiritueux, ce qui aura pour effet de contribuer à augmenter les ventes de bière.

En 1937, sous le gouvernement de l’Union nationale mené par Maurice Duplessis, une loi, interdisant aux femmes d’aller dans les tavernes, est votée à l’Assemblée législative du Québec. La bière était donc un produit de consommation de masse, mais pas pour les femmes! À la fin des années 1960, des mouvements féministes radicaux revendiquent l’égalité dans plusieurs aspects de la vie des femmes. C’est ainsi que des assauts de tavernes, réservées exclusivement aux hommes, sont organisés visant le renversement de la loi de 1937. Toutefois, les femmes ont dû attendre en 1986 avant que toutes les tavernes soient obligées de leur ouvrir leurs portes! Aujourd’hui, cette époque est bel et bien révolue et de plus en plus de femmes font leur place dans le monde brassicole, en tant que brasseuse ou de manière plus générale dans l’administration de ces entreprises.

La prohibition, la grande crise et la Deuxième Guerre mondiale ainsi que les changements dans les technologies de production de la bière ont durement touché les brasseurs, ce qui a donné lieu à une période de consolidation industrielle. L’industrie brassicole se retrouve entre les mains de quelques grandes entreprises qui se sont concentrées sur la commercialisation de bières plus génériques.

C’est le 15 avril 1987 que Le Cheval Blanc reçoit son permis de production de bière artisanale. Il s’agit du premier permis de ce genre à être émis à l’ère du Québec moderne, marquant le début de la révolution des microbrasseries. En 1990, l’association des microbrasseries du Québec est créée avec pour mission de faire la promotion des bières artisanales québécoises et de faciliter certains aspects du travail des microbrasseurs. Aujourd’hui, l’univers des microbrasseries est diversifié et dynamique! Dans les années 2000, l’intérêt de la population pour la diversification des types de bières n’a cessé d’augmenter et le nombre de brasseries a explosé.

La Souche Limoilou a ouvert ses portes le 14 février 2012. C’est dans ce local que les “bières pionnières” de La Souche ont été créées. Les premières recettes élaborées par Antoine: La Limoiloise, la Gros Pin et la Canardière, ont été conçues dans la cuisine du pub avant même l’installation des premiers équipements de brassage. Au début de l’année 2013, avec l’arrivée du premier “kit” de brassage, l’équipe de La Souche a pu officiellement commencer à brasser ses propres bières et à les vendre au pub.

Au printemps 2017, La Souche Stoneham voit le jour. En plus de devenir rapidement un lieu de rassemblement pour la communauté de Stoneham et ses environs, la construction de la nouvelle usine a augmenté considérablement la capacité de production de La Souche, ce qui a permis à ses bières de se retrouver un peu partout au Québec. À Stoneham, Olivier, Antoine et leur équipe ont pu créer un véritable écosystème où se multiplient les projets reflétant la vision et les valeurs de l’entreprise (érablière, jardin, poulailler, ruches, houblonnière).

La Salut Bonhomme!, la bière spécialement concoctée par célébrer les 70 ans du Carnaval, se veut un hommage aux souvenirs de plusieurs générations de Québécois qui ont embrassé le froid afin de célébrer nos hivers! Plusieurs de ces souvenirs sont d’ailleurs évoqués dans le texte descriptif qui se retrouve à l’arrière de la canette: Le Palais de glace, les glissades enseignées, les chars allégoriques, les sculptures de glace, sans oublier les pieds et les mains gelés!