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Allier le savoir-faire des brasseurs d’ici à celui des producteurs de matières premières d'ici

27/06/2022

Écrit par L'équipe de La Souche

À l’occasion de notre 10e anniversaire, nous vous proposons une série d’articles qui raconteront La Souche chacun à leur manière! Inspirées par les différentes collaborations réalisées dans le cadre de l’Année de la Canardière, ces articles mettront de l’avant qui nous sommes, le chemin que nous avons parcouru, les collaborateurs qui nous ont accompagnés dans cette aventure et les valeurs qui nous sont chères.

Ce mois-ci, dans le cadre de l’Année de la Canardière, nous avons choisi d’inscrire la création de la bière de mois dans une démarche dont la question centrale est: qu’est-ce qu’une bière québécoise? Accompagnés par nos collaborateurs, la Brasserie rurale 11 comtés, nous avons choisi de miser sur les ingrédients québécois comme élément de réponse. Nous avons donc fait le pari de remplacer les ingrédients d’origine de la Canardière par des ingrédients 100% québécois et d’ainsi démontrer la qualité de ces produits locaux.

Ce n’est pas la première fois que notre équipe de production s’intéresse à l’utilisation de matières premières québécoises. En effet, depuis plusieurs années, nous menons des tests et des expérimentations afin de mettre en valeur les ingrédients québécois dans nos bières. Nous avons même proposé, au cours des derniers mois, quelques bières 100% québécoises dont nous sommes très fiers:  Gose Vie Sale – édition laurentienne, Hopsicle 100% québécoise, Hedleyville – édition 100% québécoise et Érable à Giguère 2022.

Force est de constater que notre équipe n’est pas la seule à montrer un intérêt pour l’utilisation de matières premières québécoises dans la fabrication de la bière. De plus en plus de microbrasseries tentent d’intégrer des ingrédients québécois dans leurs recettes afin de développer des bières locales. Ce nouvel engouement du milieu microbrassicole pour les ingrédients locaux et l’essor du secteur des microbrasseries au Québec ont profité au secteur québécois des matières premières brassicoles, bien que ce marché demeure encore très jeune. En effet, la première micromalterie québécoise a vu le jour il y a seulement 15 ans. Les houblonnières sont encore plus récentes, la plus ancienne ayant approximativement 10 ans.  Malgré la courte période dans laquelle leur développement s’inscrit, les industries du houblon et du malt québécois ont largement évoluées. Les producteurs se spécialisent et améliorent leurs techniques. En professionnalisant ainsi leurs méthodes, ils s’assurent de répondre plus adéquatement aux besoins du milieu brassicole. À titre d’exemple, les producteurs de houblon commencent à mener des recherches génétiques afin de développer les connaissances sur les différentes variétés produites au Québec et de mieux outiller les microbrasseries. Les micromalteries, quant à elles, ont des projets d’agrandissement dans le but de mieux répondre, au cours des prochaines années, à la demande croissante. 

C’est dans ce contexte de développement soutenu qu’a été créée, en 2020, la Filière microbrassicole du Québec. Avec pour vision d’accroitre l’utilisation des matières premières locales dans la fabrication de la bière au Québec, la Filière est un espace de concertation réunissant les producteurs de houblon, d’orge, de malt et des microbrasseries. Selon Samuel Jeanson, agent de développement de la Filière, son rôle est de mettre de l’avant la grande qualité des ingrédients québécois et de travailler à trouver des opportunités de développement pour les industries, en fonction de leurs besoins et de leurs spécificités.

En discutant avec Samuel, nous réalisons que les arguments en faveur du développement de ce secteur d’activité sont nombreux. L’aspect environnemental arrive évidement au premier plan. En utilisant des matières premières québécoises pour produire la bière, les brasseries contribuent, en réduisant les transports, à diminuer les gaz à effet de serre et leur empreinte carbone. Lorsqu’on parle d’empreinte écologique, Samuel Jeanson mentionne également l’aspect phytosanitaire. En effet, les réglementations en matière d’utilisation de pesticides sont beaucoup plus sévères au Québec que dans bien d’autres pays producteurs de houblon. Le développement de ce secteur contribue aussi au renforcement de l’économie locale, en faisant en sorte que notre argent demeure au Québec et en favorisant la création d’emploi de qualité. 

Bien que ces dernières valeurs soient centrales à la démarche de la Filière microbrassicole, Samuel Jeanson insiste surtout sur la fierté que procure l’utilisation d’ingrédients québécois à toutes les étapes du processus. La fierté du producteur de goûter une bière réalisée à partir de son grain ainsi que la fierté des brasseurs de créer des produits exprimant notre terroir et notre identité.  

Selon Samuel, les bières locales ou 100% québécoises offrent aussi aux consommateurs et aux amateurs une expérience de dégustation plus complète et cohérente en alliant le savoir-faire des brasseurs d’ici à celui des producteurs de matières premières. 

Malgré une progression soutenue, le secteur des matières premières brassicoles devra faire face à des défis et des enjeux au cours des prochaines années. Selon Samuel Jeanson, le nerf de la guerre sera l’approvisionnement en orge de brasserie. C’est pourquoi, afin de stimuler la production d’une orge brassicole de qualité, la Filière travaille à l’élaboration d’outils de formation pour les producteurs et d’un grade microbrassicole. L’industrie du houblon devra, quant à elle, continuer à miser sur l’innovation pour développer les connaissances sur les différents cultivars de houblon produits au Québec. De cette manière, les houblonnières pourront travailler, en collaboration avec les brasseurs, à adapter leur production aux différentes tendances qui animent le monde de la bière artisanale. 

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